Avec 125 000 mde surface, ce sera le plus vaste complexe de bureaux en bois du monde et avec lui sera sans doute inauguré en 2023 une nouvelle manière de vivre l’entreprise et le travail. À Nanterre, au sein d’un parc de 9 hectares, l’Arboretum va faire bouger les lignes de la transition écologique dans la construction comme celles du bien-être au travail. Tour d’horizon de ce lieu imaginé par 3 architectes de talent (Nicolas Laisné, François Leclercq et Dimitri Roussel) pour effacer le stress, libérer la créativité et réconcilier le monde de l’entreprise avec la nature.

Un ancien site industriel exceptionnel en bord de Seine

À quelques minutes de La Défense, l’Arboretum bénéficie d’un privilège rare, celui d’un paysage dégagé sur la Seine, face au site protégé de l’Île Fleurie. Cet emplacement, dans l’axe qui part du Louvre, passe par les Champs-Élysées et l’Arche de La Défense, a abrité jusqu’en 2011 les Papeteries de la Seine, dont 3 bâtiments seront réhabilités en espaces de loisirs et de restauration par les architectes Hubert & Roy dans le cadre du projet. Si, au cours de l’histoire, la Seine a successivement attiré les activités industrielles, puis subi la désindustrialisation, elle est maintenant considérée pour ses qualités de paysage, de pratique de loisirs et de réservoir de biodiversité. Et c’est ce potentiel qu’entend déployer l’Arboretum pour écrire la nouvelle page du lieu, à travers la mise en œuvre d’un cadre de travail novateur et respectueux de l’environnement.

Une nouvelle manière de penser le bien-être au travail, plus proche de la nature

La conception de l’Arboretum repose sur deux fils conducteurs : mettre chaque bureau en lien direct avec le paysage qui l’entoure et proposer une multitude de possibilités pour travailler. Offrant des vues plongeantes sur le parc grâce à des baies vitrées toute hauteur, les plateaux sont prolongés de terrasses accueillant des usages supplémentaires tandis que le parc planté d’essences rares abrite des cafés en bord de Seine et même un amphithéâtre en plein air. Le bois est laissé apparent dans les espaces intérieurs, conférant une ambiance saine et confortable, en harmonie avec le paysage environnant. Ce lien avec la nature se poursuit également à l’heure des repas, puisqu’un verger et un potager en agriculture biologique seront créés afin de produire près de 25 tonnes de fruits et légumes par an, assez pour préparer les 400 repas par jour du restaurant en rotonde installé au milieu des cultures.

Un modèle de sobriété pour la construction d’ouvrages de cette envergure

Réduire les émissions de gaz à effet de serre lors de la construction mais également tout au long de la vie du campus : c’est l’objectif visé par la conception bioclimatique de l’Arboretum. Elle passe d’abord par l’utilisation de matériaux bio-sourcés, au premier rang desquels le bois, dont les chutes seront réutilisées. Entièrement en épicéa, la structure des bâtiments de 7 étages repose sur un système poteaux poutres en bois lamellé associé à des planchers en CLT (Cross Laminated Timber), deux matériaux renouvelables, recyclables et stockant plus de COqu’ils n’en émettent. L’accent est également porté sur la production d’énergie, où géothermie et pompes à chaleur en toiture couvriront les besoins en chauffage et climatisation du campus en réduisant considérablement les charges d’exploitation par rapport à une tour de dernière génération.

Crédits images : Nicolas Laisné Architectes, Leclercq Associés, Dream
Article : V. Flamand