BOIS LAMELLÉ POUR DÉFI PHARAONIQUE

Présentée au cours du Colloque “Bois & Sport” organisé par le CNDB cette année, la halle d’athlétisme de Miramas – la plus grande du sud de l’Europe – est l’aboutissement d’un magnifique défi : “Nous voulions que l’Arena illustre le challenge que relèvent les sportifs quand ils chaussent leurs crampons. Faire toujours mieux, voir toujours plus loin.” Prouesse technique et conscience vertueuse ont guidé les équipes qui ont misé sur la mixité… et qui ont immanquablement choisi le bois lamellé pour coiffer l’ouvrage. Dantesque.

Nous avons la chance de bénéficier aujourd’hui de moyens techniques et technologiques fulgurants (…) pour rendre possible l’inimaginable.

Nicolas ROBIN, Directeur général (SMC2)
© GUILLAUME GUÉRIN

82 mètres, c’est la portée que franchit la charpente sur ce projet de stade sportif à Miramas. Une performance obtenue grâce à l’utilisation du bois lamellé certes, mais aussi grâce au recours au BIM. Étant donné la fonction de l’ouvrage – une salle multifonctionnelle de 130 m de long et 82 m de large, comportant halle d’athlétisme et de spectacles, gymnase, espace réceptif central –, l’absence de piliers centraux était un prérequis.

Mais franchir une telle portée, même pour du bois lamellé, impliquait des efforts importants. La modélisation a permis d’anticiper d’éventuels problèmes, de prendre en compte tous les éléments, du volume de bois jusqu’au nombre d’écrous nécessaires. Résultat, la toiture a été composée de 12 travées en bois chacune d’une portée de 82 m, soit un record européen. En termes d’efforts, la structure en treillis absorbe 200 tonnes de traction et 300 tonnes de compression, là encore… un record.

Si la portée à franchir a été déterminante dans le choix du matériau, l’architecte met également en avant un autre argument : l’esthétique. La charpente bois, peinte en blanc, donne la réplique à la double paroi textile en PVC polyester blanc dont elle est recouverte. « Combiné à la toile, le bois lasuré blanc homogénéise et donne un aspect évanescent à l’ensemble », souligne Guillaume Salins, architecte chez Chabanne et Partenaires, maître d’œuvre du projet. La lasure n’efface cependant nullement la présence du bois, ni ne l’amoindrit. Sa texture transparait au travers de la finition. Et le maître d’œuvre d’ajouter : « Les assemblages, des pièces en acier galvanisé, sont très présents esthétiquement. Nous avons voulu appuyer le contraste entre le blanc du bois et de la toile et la pureté du métal des assemblages ». D’un point de vue technique, un calage réalisé à l’aide de tôles apporte suffisamment de jeu pour absorber les erreurs.

Enfin, le choix du bois a évidemment été motivé par la réponse apportée aux importantes ambitions en matière de performance environnementale. Un seul chiffre : la structure bois de ce chantier a absorbé à elle seule 1 200 tonnes de CO2.

La rapidité d’exécution permise pas le bois lamellé est un autre des atouts qui ont scellé ce choix de solution structurale, dans une démarche de mixité des matériaux. Si les fondations et les gradins sont en béton (jusqu’à 5,28 mètres) c’est ensuite la filière sèche qui prend le relais, avec un mix bois/acier, jusqu’à 18 mètres de hauteur.

L’apport des bois lamellés au sein du projet

Longueur de portée

Exploitation de l’espace au maximum : parce que le bois lamellé permet de grands franchissements et libère ainsi l’espace au sol

Performance environnementale

Matériau biosourcé dédié à la structure, le bois lamellé est issu d’une matière naturelle et renouvelable, peu transformée. Il prélève naturellement bien plus de carbone que sa transformation et son transport n’en génèrent.

Liberté architecturale

Le bois lamellé autorise une réelle liberté architecturale et permet d’infinies possibilités de formes comme de mixages avec les autres matériaux

En savoir plus

Télécharger le “Journal de la halle de Miramas” pour découvrir la réalisation en détails et toutes les interviews des acteurs du projet.