Un bel exercice de construction en terrain urbain contraint

Édifier un immeuble de logements sur un terrain enclavé tout en longueur (28 m par 12,9 m), entièrement minéralisé, difficile d’accès et entouré de murs pignons élevés : c’est l’exercice auquel s’est livré l’atelier d’architecture Kapaa, qui a réussi à créer un îlot de verdure abritant 8 appartements rue de la Croix Nivert dans le XVarrondissement de Paris. Une belle preuve que l’imagination architecturale associée aux avantages de la filière sèche offerte par le bois peuvent accroître l’offre et la qualité résidentielle dans les contextes urbains contraints.

Un contexte initial soulevant de nombreux questionnements

Cernée d’immeubles, la parcelle du projet a tout du casse-tête architectural : comment insérer le projet afin qu’il contribue à l’amélioration d’un quartier dense disposant de peu d’espaces verts ?  Comment intégrer un immeuble sur un terrain entouré de hauts pignons aveugles et de la façade arrière d‘un bâtiment R+5, avec 25 fenêtres donnant sur la parcelle à construire ? Comment ne pas fermer les vues du voisinage mais au contraire lui offrir des perspectives plus agréables que les toits en tôle des garages existants ?  Comment créer des logements fonctionnels mais aussi lumineux, pluri-orientés et sains dans une parcelle si enclavée ? Enfin, comment gérer un chantier dont l’accès depuis la rue se fait par un immeuble ? Autant de questions qui ont sollicité l’imagination des architectes…

Au vu du caractère longitudinal du terrain, nous avons cherché à éviter de créer un effet barre mais, à l’inverse, de créer des cours aux proportions agréables, îlots de verdure dont la vue bénéficie aux habitants de l’immeuble comme au voisinage.

Les architectes du projet : Joe Kamar, Sophie Bayenay & Luc Maréchal
© Baptiste Lobjoy

Une réponse architecturale d’une grande qualité résidentielle

Les architectes ont imaginé un bâtiment en T qui s’adosse au pignon nord très élevé de la parcelle, avec un volume pont perpendiculaire démarrant au R+2 qui s’appuie sur l’immeuble voisin au sud. Ce pont accueille deux studios à double orientation et un jardin suspendu en hauteur, et laisse les habitants de l’immeuble existant sur rue bénéficier de la vue sur les nouveaux espaces végétalisés créés jusqu’en fond de parcelle. Le corps principal en R+5 de la construction, implanté en retrait de l’immeuble sur rue pour offrir une séquence d’entrée dégagée, accueille des duplex et des triplex et est découpé en terrasses. Au total 6 appartements sur 8 bénéficient d’une double orientation et 4 appartements sont prolongés de terrasses ou de jardins.

Le bois, atout d’insertion architecturale et de la gestion de chantier

L’immeuble est construit majoritairement en bois : les façades s’appuient sur des piliers en bois lamellé certifié Acerbois (qui garantit la qualité et l’usage de bois issus de forêts gérées durablement), les murs sont à ossature bois, les menuiseries en pin et les bardages associent douglas pré-grisé et zinc. Seules les dalles ont été réalisées en béton pour répondre aux contraintes de hauteur sur le plan de l’isolation acoustique. Le bois a été privilégié par les architectes pour plusieurs raisons : son apport chaleureux et naturel dans l’environnement très minéral des constructions adjacentes, sa qualité sanitaire pour les logements, son bilan environnemental et, évidemment, ses avantages en phase chantier, avec une facilité d’accès du matériau et la réduction des nuisances qu’il permet dans un espace réduit, où des habitants vivent à quelques mètres seulement des travaux.

Les deux premiers niveaux de l’immeuble sont traités avec des piliers en bois lamellé supportant les volets et donnant une forme plus élancée au bâtiment. Ils sont très ouverts afin d’apporter de la luminosité aux appartements qui s’y trouvent.

Les architectes du projet : Joe Kamar, Sophie Bayenay & Luc Maréchal

L’apport des bois lamellés au sein du projet

Apport naturel en contexte urbain

Dans l’environnement très minéral des centres urbains, le bois lamellé insuffle une dimension naturelle et chaleureuse, qui prolonge les espaces végétalisés souvent réduits par manque de place.

Réduction des nuisances de chantiers

Les structures en bois lamellé relèvent d’une méthode de construction sèche réduisant significativement les nuisances de chantier pour le voisinage.

Qualité sanitaire

Le bois lamellé est un matériau sain. Selon les poutres, il affiche une classe A ou A+, classes les plus exigeantes pour les émissions de composés organiques volatils et formaldéhydes des matériaux.

En savoir plus

Sur l’atelier Kapaa : www.kapaa.fr