Dans le système constructif mixte utilisé pour cette maison de santé du Vaucluse, bois lamellé, béton et acier se partagent la vedette. S’il confère à l’ensemble un aspect chaleureux, le bois lamellé offre également des performances intéressantes, notamment dans sa capacité à franchir de longues portées.
Article : Victor Miget / Architecte : Frédéric Nicolas / Photos : Agence d’Architecture Frédéric Nicolas et Jacques Huissoud
À première vue, le programme n’avait rien d’atypique. La demande de la maîtrise d’ouvrage, la commune de Saint Saturnin les Apt, était relativement classique pour une maison de santé, qui devait regrouper diverses professions du secteur afin de répondre à la désertification médicale : des cabinets de médecin, un cabinet polyvalent, un autre de kinésithérapie, une salle de prévention, etc.
Étant donné la destination du bâtiment, autant s’y sentir bien, et c’est déjà sur ce point que le bois s’est imposé : “Laissé apparent à l’intérieur, il donne un aspect vérité des matériaux de la structure et offre un rendu chaleureux. Le bois affiche également l’image d’un bâtiment qui se veut durable, dans la mesure où il s’agit d’un matériau biosourcé qui, plutôt que d’émettre du C02, en absorbe. Ce qui est tout de même un plus”, détaille Frédéric Nicolas, architecte en charge du projet. À cela s’ajoute aussi une toiture végétalisée – un atout visuel, les vues du dessus sur cet ouvrage étant légion. La conjonction du bois avec la toiture végétalisée et les façades aux notes colorées tel un Mondrian vient encore renforcer la dimension chaleureuse du bâtiment.
« LE CHOIX DU BOIS LAMELLÉ S’EST FAIT NATURELLEMENT : À PARTIR DU MOMENT OÙ L’ON SOUHAITE UN SYSTÈME POTEAUX-POUTRES CAPABLE DE FRANCHIR UNE PORTÉE IMPORTANTE, LE BOIS LAMELLÉ CONFÈRE LA STABILITÉ DIMENSIONNELLE ET MÉCANIQUE NÉCESSAIRE»
Frédéric Nicolas, architecte du projet
Bien sûr, le choix du bois lamellé répond également à des attentes structurelles. La topographie du terrain, marquée par une forte déclivivité de près de 4 mètres entre le point le plus bas et le plus haut au droit du bâtiment, a motivé le choix de ce système constructif mixte.
«Je pars de la devise : la juste quantité du bon matériau au bon endroit», explique l’architecte. Ainsi les fondations sont en béton ; les poteaux en acier (de 50 cm à 2,20 m en fonction de l’inclinaison du terrain) sont remplis de béton pour la résistance au feu ; la structure bois poteaux-poutres est rythmée par une trame de 5,40 mètres, soit des poteaux de 20 x 20 cm et des poutres dont largeur et hauteur varient en fonction des efforts, respectivement de 14 à 20 cm et de 30 à 70 cm.
Enfin, avec le bois et l’acier il s’agissait également pour Frédéric Nicolas de pouvoir recourir à une filière sèche, rapidité d’exécution et performances écologiques obligent.
Pour un système poteaux-poutres de grande portée , le bois lamellé offre stabilité dimensionnelle et mécanique
Matériau biosourcé, le bois lamellé crée une ambiance authentique, chaleureuse et apaisante, particulièrement adaptée aux environnements de santé
Grâce à leur souplesse de mise en œuvre répondant aux différents besoins en termes d’efforts de charge, les structures poteaux-poutres en bois lamellé s’adaptent à tous les terrains
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